Pourquoi se détacher de son identité professionnelle est-il si difficile ?
Le sentiment d’utilité et de reconnaissance
Le travail est souvent source d’utilité, de contribution et de reconnaissance. Il n'est pas rare d'entendre : “Je me sens utile à travers mon métier”, ou “On vient vers moi pour mon expertise”. Selon une étude menée pour l’Observatoire de la Vie au Travail, 78% des actifs déclarent que leur travail leur procure un sentiment d’accomplissement et de fierté. Ce sentiment, précieux, vient tisser petit à petit une partie de notre identité.
Le lien social, pilier invisible de la vie professionnelle
L’un des grands bouleversements du passage à la retraite, c’est la modification (voire la disparition) des interactions quotidiennes. Le lieu de travail, c’est une communauté, des rituels, une dynamique collective. La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) rappelle que l’emploi est l’un des premiers vecteurs de socialisation chez les 50-64 ans.
- Café du matin
- Réunions autour d’un projet
- Échanges informels avec les collègues
- Petits rituels qui rythment la semaine
Quand tout cela disparaît, c’est parfois le sentiment d’appartenance à un collectif qui est mis à mal.
Une place dans la société : le statut et l’image
Être “en activité”, c’est occuper une place facilement identifiable. D’ailleurs, la question “Que fais-tu dans la vie ?” est l’une des plus posées en France. Passer d'une réponse claire à une explication plus floue bouscule nos repères. Les chercheurs en psychologie du travail Philippe Carré et Martine Fournier montrent que le statut professionnel, au-delà du salaire, joue un rôle majeur dans la perception de soi et la façon dont autrui nous regarde.