Transformer la perte en opportunité : des pistes concrètes
1. L’engagement bénévole et associatif : donner, recevoir… et exister
Le bénévolat est plébiscité parce qu’il permet de réactiver un cercle vertueux : on agit pour autrui, on retrouve la reconnaissance du groupe, on partage un projet commun. Mais il ne s’agit pas seulement de « s’occuper » : s’engager, c’est aussi être reconnu·e pour des compétences spécifiques, transmettre un savoir-faire, ou simplement être une présence bienveillante. Selon l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), 47 % des plus de 65 ans engagés dans le bénévolat estiment que leur expérience personnelle est mieux reconnue dans ce cadre qu’au travail (INJEP).
- Donner des cours d’alphabétisation
- Participer à la gouvernance d’une association
- Accompagner des jeunes créateurs d’entreprise
- Pousser la porte d’un centre social, d’un jardin partagé, d’un club sportif…
Autant de façons d’être reconnu·e, avec une valeur ajoutée, dans des communautés nouvelles.
2. La transmission intergénérationnelle : être utile autrement
L’un des plus grands leviers de « récupération » de reconnaissance : transmettre. Ce geste universel, longtemps cantonné à la sphère familiale, devient aujourd’hui un enjeu social majeur. Selon une étude du Credoc pour AG2R-La Mondiale (2021), 69 % des retraité·es jugent que la transmission de leur expérience aux jeunes générations représente la meilleure façon de se sentir encore utile.
- Mentorat, parrainage : De nombreux dispositifs (comme Proxité, Article 1) recherchent des seniors pour partager leur expertise et leur temps avec des jeunes.
- Passerelle école-entreprise : Intervenir pour parler de son métier, des valeurs professionnelles. Faire tomber les clichés et ouvrir les horizons. Un rapport de l’Éducation nationale (2022) montre que 6 jeunes sur 10 voient dans la rencontre avec un retraité “mentor” un facteur d’inspiration important.
- Ateliers intergénérationnels : Cuisine, musique, jardinage : chaque savoir-faire transmis devient une source de reconnaissance et de lien.
3. Se redécouvrir en dehors du cadre professionnel
La reconnaissance passe aussi par le regard que l’on porte sur soi. Près de 53 % des nouveaux retraités déclarent avoir, dans les deux premières années sans emploi, tenté une activité restée jusque-là en suspens : écriture, photo, sport, artisanat, formation universitaire (source : Baromètre Malakoff-Humanis 2023). S’autoriser à se réinventer, à explorer d’autres passions ou expertises, génère une reconnaissance nouvelle, tournée vers ce que l’on devient, plus que ce que l’on a été.
- Reprendre une formation pour le plaisir ou la curiosité (ex. universités du temps libre : plus de 90 000 inscrits en 2023, selon France Universités).
- Créer un blog, écrire un livre, exposer une œuvre — parce que la reconnaissance publique peut venir d’ailleurs que de l’ancien lieu d’activité.
- Rejoindre un collectif (groupes de paroles, ateliers…) permet de mettre en commun et d’être valorisé·e par ses pairs.