Lorsque le métier façonne l’identité : comprendre l’enjeu de la transition
Que reste-t-il quand la porte du bureau se ferme? Pour beaucoup, le travail ne s’arrête pas à la sortie de l’entreprise. Notre métier, surtout s’il a occupé une part importante de notre existence, est une colonne vertébrale qui structure les relations, le quotidien, le regard sur soi-même. Selon une enquête du Ministère du Travail (DARES, 2019), plus de 6 travailleurs sur 10 estiment que leur activité définit une partie essentielle de leur identité.
Arrêter, du jour au lendemain, c’est parfois comme perdre une boussole. Cet effet est amplifié pour celles et ceux dont la profession demeurait source de reconnaissance, de sociabilité, d’utilité : professions médicales, enseignantes ou cadres dirigeants, pour ne citer qu’elles. D’ailleurs, selon l’INSEE, près de 75% des cadres et professions intellectuelles supérieures expriment une appréhension particulière à l’approche de la retraite.
Il n’y a là ni faiblesse ni manque de créativité, mais le défi spécifique d’une transition de vie profonde – si bien documentée par les sociologues (cf. Jean-Marie Robine, « Vivre sa retraite », 2018). Mais cette fragilité passagère peut devenir le point de départ d’une transformation positive, pour peu que l’on s’attarde à en comprendre les enjeux et à valoriser les acquis du parcours professionnel.